Les organisations faîtières TGNS, LOS et Pink Cross publient aujourd’hui les chiffres 2024 des signalements recueillis par la LGBTIQ Helpline : 309 incidents recensés, soit en moyenne près de six crimes de haine par semaine. Depuis 2020, les signalements ont été multipliés par cinq. Ces données confirment une réalité alarmante : les personnes LGBTIQ+ continuent d’être confrontées à des violences et à des discriminations quasi quotidiennes, notamment dans l’espace public et en ligne. Les organisations dénoncent le manque criant de reconnaissance et de soutien institutionnel envers les communautés concernées. Alors que la Suisse célèbre actuellement la diversité et la visibilité LGBTIQ+ à travers le succès de Nemo, artiste non-binaire, à l’Eurovision, il est crucial de rappeler que ces progrès coexistent avec une hostilité toujours bien présente.
Le rapport sur les crimes de haine anti-LGBTQ en Suissese base sur les signalements faits auprès de la LGBTIQ Helpline, antenne de signalement des crimes de haine et service de conseil par les pairs pour les personnes LGBTIQ, entièrement géré et financé par les associations faîtières LGBTIQ+.
Depuis la création de la LGBTIQ Helpline en 2016, les signalements de crimes de haine et de discriminations envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, non binaires, intersexes et queer ne cessent d’augmenter. Ces incidents incluent des agressions physiques, des violences verbales, des harcèlements sexuels, et des discriminations dans le cadre du travail, des institutions publiques, et du secteur de la santé.
50% de ces crimes de haine concernaient des personnes trans. Noam Bottero, directeur-ice de TGNS, se montre inquiet-ète-x : « Le climat de haine encouragé par certains discours médiatiques et politiques anti-trans a des effets concrets. Ces violences ne sont pas des cas isolés : elles traduisent un environnement politique et social de plus en plus hostile. La majorité des personnes agressées témoignent de séquelles psychologiques lourdes : anxiété, dépression, peur constante. »
Une absence de réaction politique inacceptable Malgré les multiples appels à l’action, les pouvoirs publics restent passifs. Les associations faîtières alertent depuis des années sur l’augmentation des agressions et réclament des mesures concrètes. Muriel Waeger, co-directrice de la LOS, déplore ce désengagement : « Il est urgent que la Confédération prenne ses responsabilités. Nous demandons des mesures claires contre la haine : prévention à l’école, formation de la police, soutien durable aux victimes, et protection juridique efficace pour les personnes trans. L’État ne peut plus tout déléguer aux associations sans leur fournir les moyens nécessaires à l’action. »
Un autre problème majeur réside dans le sous-financement chronique des structures d’aide. Roman Heggli, secrétaire général de Pink Cross, souligne : « Presque tous les services des associations faîtières LGBTQ sont financés de manière précaire par des dons privés et des contributions de fondations, même la LGBTIQ Helpline. L’État, quant à lui, n’assume pas sa responsabilité auprès des personnes touchées et des personnes qui ont besoin de conseils. Les personnes LGBTIQ ont besoin non seulement de visibilité, mais aussi de sécurité. Cela doit enfin changer ! »
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